Lot 926

Prix de départ : 12 000 €

Prix adjugé : 12 000 €

UGS : DFF04B67-EB3F-4F74-B442-65DBFB2F206A Catégorie :

FRANCE / CAPÉTIENS

- FRANCE / ROYAL Louis XIII (1610-1643). Double louis d’or à la croisette et frappe au marteau (effigie de Jean Darmand Lorfelin) 1640, A, Paris.

Av. LVD. XIII. D. G. - FR. ET. NAV. REX. Large tête laurée du Roi à droite, (date) au-dessous.
Rv. .CHRS. - .REGN. - .VINC. - .IMP (différent). Croix formée de huit L, chaque bras étant couronné, avec atelier en cœur, cantonné de quatre lis divergeant du centre.

Dy.1303 - G.59a - Fr.409a - Pflieger 237 ; Or - 13,41 g - 29 mm - 9 h

Avec point entre R et S de CHRS au revers et croix de templier du maître de la Monnaie de Paris Louis Delacroix. L’effigie est de Jean Darmand Lorfelin, et gravure des coins de Pierre Blaru. Le coin d’avers présente sur tous les exemplaires connus un petit défaut au-dessus de la tête. Exemplaire nettoyé et les champs polis. Patine dorée aux reflets mordorés. TTB / Superbe.

Très rare type, dit à la croisette, frappé sous le maître de la Monnaie de Paris, Louis de la Croix, frappé au marteau entre le 22 octobre et le 31 décembre 1640. Suite à la création du louis d'or en mars 1640, le gouvernement royal décida, pour sa fabrication, de mettre en concurrence la Monnaie de Paris, dite vieille Monnaie, qui frappait encore au marteau et était dirigée par le maître Louis de la Croix (écrit aussi Delacroix, avec différent une croix de Templier), avec la Monnaie du Moulin, qui frappait au balancier, dont le graveur et conducteur à la fois était Jean Warin, protégé de Richelieu. Les trois espèces, double louis, louis et demi-louis furent ainsi frappés selon les deux procédés : marteau et balancier (moulin). Lorsque le public découvrit ces nouvelles espèces, il rejeta celles de la vieille Monnaie en les considérant comme fausses, du fait de leur différence de qualité esthétique et artistique avec les fabrications de Warin. Louis de la Croix bénéficia des services de deux graveurs bien connus : d'une part Jean Darmand Lorfelin, tailleur général des monnaies de France, qui fournit le premier poinçon d’effigie (notre exemplaire) et d'autre part Claude Ballin, orfèvre du Roi (cf. le double louis en vente Vinchon expert, 30 mai 2017, n° 114). Les monnaies gravées par Darmand Lorfelin montrent un portrait plus fin que celui de Ballin appelé autrefois, par ignorance, à la grosse tête. Ce portrait de Darmand Lorfelin est semblable à celui que l'on retrouve sur les demi-francs d'argent au millésime 1641 frappés à Grenoble (N° 3169 de ce catalogue) et à Arras à partir de coins gravés par le tailleur général. Rarissime et du plus grand intérêt, notre double louis, frappé de façon traditionnelle au marteau, marque la fin de plus de 20 siècles de fabrication manuelle au profit du monnayage mécanique. Bibliographie : F. Arbez, C. Charlet, A. Clairand et J.-Y. Kind, les monnaies d'or frappées sous Louis Delacroix, maître de la Monnaie de Paris (1635-1642), BSFN septembre 2016, pp.396-402, avec comparaison Darmand Lorfelin / Ballin p.401 (photos)