ALGÉRIE
- ALGERIA France libre (1940-juin 1943) puis Comité français de Libération nationale (juin 1943- juin 1944). Épreuve de 1 franc sur grand flan d’aluminium, par Jean Graziani 1943, Alger (Atelier industriel de l’Air ?).
Av. REPVBLIQVE - FRANÇAISE. Tête laurée à gauche de la République, derrière signature MORLON.
Rv. LIBERTE - EGALITE / FRATERNITE. Entre deux cornes d’abondance : 1 FRANC (différent) (date) (différent).
Lec.42a = cet exemplaire - Lecompte, BN CGB 90 pp.20-21 n° 1 - Théret, BN CGB 184 pp.30-34 ; Aluminium - 5,78 g - 36,7 mm - 7 h
Provient de la collection Carl F. Chirico, vente Bowers et Merena, 28 février au 1er mars 2008, n° 5258. C’est l’exemplaire qui illustre l’ouvrage de Jean Lecompte, Monnaies coloniales, 2007, p.65.
Sur flan large en aluminium, découpé à l’emporte-pièce. La frappe est centrée et nette à l’avers avec traces du listel. Le revers est de frappe légèrement décentrée, plus appuyée en bas qu’en haut avec une faiblesse. Une fine rayure au droit à 7 h semble un défaut de fabrication de la feuille d’aluminium (que l’on retrouve sur le Lec.42b, voir photo). De minimes chocs sur les listels et dans les champs, et de minimes corrosions au revers. Peut-être 2 exemplaires connus ! Superbe.
Après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, Alger devient, en quelques sortes, la capitale de la France libre. Les ressources étant souvent manquantes, des solutions provisoires sont adoptées comme la frappe d’une monnaie de 1 franc en aluminium ou zinc, selon un projet de mai 1943 et une ordonnance du 26 août 1943. Le graveur Jean Graziani grava une matrice, copie un peu sévère de Morlon, dont il tira neuf paires de coins. Les flans furent fabriqués à l’Atelier industriel de l’Air à la Maison blanche près d’Alger. Puis, les essais réalisés, la frappe fut effectuée aux établissements Carnaud à Alger pour environ 17000 exemplaires. D’après Jean Lecompte, qui a vu un document manuscrit à la Banque centrale d’Algérie, ces essais sur flans larges auraient été réalisés sur des feuilles d’aluminium provenant de casseroles fournies par Jean Graziani lui-même (l’aluminium étant alors un métal stratégique)